Un peu de marketing…

Lorsqu’on doit vendre un produit qui atteint sa phase de maturité, il est courant de recourir à la vente en lots (bundle), soit du même produit en quantité (par le prix), soit de produits différents (complémentaires, l’un attirant l’autre).

La distribution moderne l’avait compris depuis longtemps, en recourant finalement à l’effet de gamme, qui relance l’effet attractif. Amazon a vite compris le phénomène (rappelons qu’ils vendent non pas des produits mais un service de distribution) et dépassé les limites de l’achat-revente pour créer ce qu’on appelle une place de marché (market-place) en agissant comme commissionnaire et logisticien. Résultat : un effet de gamme incontournable de 120 millions de références (produits) à comparer avec l’assortiment de 35 000 références des plus grands hypermarchés ou des 25 000 médicaments d’une pharmacie.

Sur cette incontournable dimension du commerce, certains « category-killers » ont pris leur part. Uber sur le transport de personnes en concentrant la multiplicité d’une offre indéchiffrable sur un service unique et performant,  Booking sur la réservation de logements hôteliers ou Air Bn’B pour la réservation de logements chez l’hôte. Ces entreprises ont fédéré la multiplicité dans un service élargi, facile et flexible. La marge que ces acteurs prélève représente le prix d’un service commercial mondialisé sur une gamme complète de produits.

Et Crans-Montana dans tout çà ?

Les destinations touristiques ont échappé jusque-là à ce qu’il est convenu d’appeler l’ « ubérisation » c’est-à-dire une concentration des ventes sur une plate-forme digitale de market-place (sauf de façon catégorielle, tel que Booking ou Air Bn’B). En revanche, il est certain que le produit destination/tourisme est essentiellement en phase de maturité, en tout cas pour ce qui concerne Crans-Montana. Donc il faut rechercher à vendre l’effet de gamme.

On y arrive…

Il y a bien quelques tentatives locales qui, à travers leurs offices de tourisme permettent au candidat-client de construire son séjour de façon personnalisé. Crans-Montana vient rejoindre aujourd’hui le phénomène.

Ce n’est pas UNE plate-forme de market-place mais DEUX qui arrivent en même temps. L’une, un webshop construit par Crans-Montana Tourisme et Congrès (l’Office du Tourisme), présentée dans son assemblée générale du 28 octobre 2021, et l’autre, annoncée par CMA à travers la création d’une SA du Tourisme qui sera présentée le 5 novembre 2021.

Bien évidemment la presse s’est fendue d’une rafale d’articles qui voudrait montrer que la division continue sur le Haut-Plateau, histoire de raviver quelques malentendus bruyants… Mais quoi ? Ira-t’on condamner deux princesses qui exposent leurs atours pour conquérir le roi ?

Le roi…

Oui, bien deviné… : le roi c’est le client. Et à l’Apach nous représentons beaucoup de clients, quelques 30 000 résidents secondaires pour donner le chiffre. De surcroit, en ces temps de pandémie, le tourisme de nos vallées s’est recentré sur une clientèle périmétrique constituée pour le Haut Plateau de 90% de suisses (dont 51% de vaudois et genevois). Faiblesse en temps non-pandémiques, mais force en ce moment.

Vive les princesses !

Nous ne conclurons pas ce billet par un monarchique « vive le roi !» mais par un plus modeste « vive les princesses ! » afin que tous nous puissions planifier une diversité d’expériences de séjour rendue bientôt plus vaste.

Rendez-vous très prochainement sur les deux plateformes pour des expériences de séjour à (re)découvrir, à Crans-Montana bien sûr !

 

Jean Metz

Comité Apach

1er novembre 2021

 

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