Association des communes de Crans-Montana: retour en arrière ou instance obsolète?

Crans-Montana met la pression sur Lens et Icogne pour régler le cas de l’ACCM

 

PAR ALEXANDRE BENEY

PLANIFICATION INTERCOMMUNALE Crans-Montana d’un côté, Lens et Icogne de l’autre. Les communes du Haut-Plateau s’invectivent par communiqués de presse interposés autour de l’ACCM. Mais quoi qu’elles décident au sujet de l’association, le processus prendra au minimum deux ans.

Après la lutte entre les communes et les remontées mécaniques, un nouveau front s’est ouvert sur le Haut-Plateau. Dans un communiqué publié mercredi, Crans-Montana annonçait sa volonté de quitter l’ACCM, l’association qui la lie à ses voisines Lens et Icogne. Elle leur intimait de se déterminer rapidement sur les réformes qu’elles envisageaient, faute de quoi elle quitterait unilatéralement l’association. La réponse tombée ce jeudi donne le ton des prochaines discussions. Dans un communiqué commun, Lens et Icogne trouvent les exigences «inappropriées» et réfutent les «accusations». Elles invitent Crans-Montana à «privilégier la poursuite de négociations constructives et adaptées dans un climat de confiance et de respect».

Besoin de sérénité

Signe des tensions que la communication de Crans-Montana provoque, le PDC de la commune déplore, sur les réseaux sociaux, le ton utilisé «qui donne le sentiment de conflit et de non-respect des autorités de Lens et Icogne». Pour Nicolas Féraud, il n’y a rien de dramatique dans l’annonce de sa commune. Le président de Crans-Montana ajoute: «Personne ne veut détruire quoi que ce soit, ni ne lance aucune menace. Nous sommes au stade de l’ouverture d’un chantier pour adapter les structures aux besoins actuels. Ce travail peut se faire en toute sérénité, comme nous l’avons fait au moment de la fusion.»

Cnseiller communal PDC et président de la commission Structure de l’ACCM, celle qui est chargée d’étudier les réformes possibles, Laurent Bagnoud tempère aussi: «Quelle que soit la décision, nous avons un gros travail d’analyse à faire avant de savoir comment améliorer la gouvernance.»

Avant l’ACCM: «insupportable»

En effet, la dissolution de l’ACCM ne peut se faire rapidement puisque les statuts exigent un préavis de deux ans avant le départ d’un membre. Crans-Montana a même demandé l’avis du canton pour savoir si un vote populaire est nécessaire. Ce choix est d’autant plus complexe que l’ACCM est un véritable organe administratif au-dessus des communes. Avec un budget de 16 millions et 60 employés, elle gère la sécurité du Haut-Plateau, la police et les pompiers, les infrastructures touristiques et les subventions sportives et culturelles.

C’est plus facile d’avoir un interlocuteur plutôt que trois. Les décisions sont plus rapides.

MARIUS ROBYR, ORGANISATEUR DES COUPES D’EUROPE ET DU MONDE DE SKI ALPIN

Organisateur des Coupes d’Europe et du monde de ski alpin, Marius Robyr recevra cet hiver 450 000 francs des communes à travers l’ACCM. «C’est plus facile d’avoir un interlocuteur plutôt que trois. Les décisions sont plus rapides.» Yves Mittaz, qui gère l’Open de golf, peine à comprendre cette volonté de retour en arrière: «Avant l’ACCM, chaque projet pouvait capoter par la volonté d’un seul conseiller dans une commune, c’était insupportable.»

50 millions sans l’ACCM

Le budget d’investissement de l’ACCM se rapproche chaque année de zéro. C’est la preuve que cette instance n’est plus la bonne.

NICOLAS FÉRAUD, PRÉSIDENT DE CRANS-MONTANA

Mais Nicolas Féraud maintient sa volonté d’aller de l’avant dans les réformes: «Le budget d’investissement de l’ACCM se rapproche chaque année de zéro. C’est la preuve que cette instance n’est plus la bonne. Elle manque de dynamisme et ne fait plus aboutir de projets alors que dans le domaine de la santé nous avons investi ensemble 50 millions en dehors de l’ACCM.» Lens et Icogne veulent, elles, se donner le temps de la réflexion à une année des élections communales. La campagne électorale à venir vient de trouver un thème de débat.
 

 

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