Crans-Montana, l’art de la méthode. Le débriefing de Bertrand Crittin

PAR BERTRAND CRITTIN

DANS LE RÉTRO

Les clochers ont encore un bel avenir sur le Haut-Plateau. L’actualité est venue nous le rappeler abruptement cette semaine. Nous n’étions pas assez naïfs pour croire que les querelles entre Crans-Montana, Lens et Icogne avaient disparu comme par magie. La réduction de six à trois entités municipales dès le 1er janvier 2017 aurait pu les atténuer. Cette première législature politique nous montre que les divergences et les tensions subsistent, voire se creusent.

Il existait pourtant jusqu’ici une forme de garde-fou à ces désaccords. Voilà plus de dix ans, les autorités avaient fondé l’ACCM, Association des communes de Crans-Montana. Elle avait pour but de planifier le développement territorial et d’assurer la promotion économique. Ensemble. L’ACCM gère un budget de 16 millions de francs. Ce ciment, certes déjà fragile, a volé en éclats mercredi. Dans un communiqué, Crans-Montana menace de quitter l’organisation si ses desiderata – soit le retour à une coordination intercommunale – ne sont pas pris en compte. Les communes partenaires sont «sous le choc et fâchées». «C’est revenir à une époque où il fallait vingt ans pour se mettre d’accord sur un bâtiment intercommunal», souligne le président de Lens. Cette dernière et Icogne étaient conscientes que des améliorations des structures étaient nécessaires. Une association ne fonctionne pas de la même manière à six qu’à trois. Une évidence.

Président de Crans-Montana, Nicolas Féraud a beau jeu de dire que «ce n’est pas une déclaration de guerre. (…) Nous ne voulons pas être coupés dans notre dynamisme et notre développement.» Si on peut comprendre l’envie de la commune de vouloir avancer rapidement, on peut déplorer la méthode.

Celle-ci ne vous rappelle rien? Elle ressemble fort à celle usitée par les remontées mécaniques de Crans-Montana Aminona (CMA). Que l’on se rappelle le grounding de CMA en avril 2018. Que l’on se rappelle la sortie de CMA du Magic Pass cette semaine. Les méthodes de Radovan Vitek et de Philippe Magistretti avaient, à raison, été fort critiquées par nombre d’acteurs, touristiques et politiques. Le premier d’entre eux n’était autre que le président de Crans-Montana, Nicolas Féraud.

 

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